APHRODITE DU 21 ième siècle
Quelle que soit leur origine sociale et culturelle ou appartenance religieuse, les femmes s’appliquent, depuis la nuit des temps à déployer un arsenal impressionnant d’attributs pour séduire les hommes.
Leurs parures féminines, armes secrètes et redoutables de la séduction, parviennent inlassablement à subjuguer tout regard qui se pose sur elles.
Dans nos sociétés occidentales, la lingerie s’inscrit comme un aphrodisiaque puissant dans l’inconscient collectif masculin qui aime à fantasmer sur la femme idéale.
Complice de l’érotisme, la lingerie déclenche une soif d’ivresse passionnée et sulfureuse invitant le voyeur à une aventure charnelle.
Preuves irréfutables de leur pouvoir à provoquer le désir, les nuisettes, corsets, porte-jarretelles, bustiers, bas et petites culottes habillent les femmes que les hommes rêvent de déshabiller.
À fleur de leur peau nacrée, frous-frous, dentelles affriolantes, mousselines transparentes, perles lumineuses, cuir souple et parfumé ou latex huilé épousent tour à tour les courbes sensuelles des déesses de l’amour.
C’est ainsi que les matières, les formes et les couleurs s’unissent harmonieusement pour adoniser le corps féminin afin de mieux le dévoiler. En couvrant savamment les quelques centimètres de ces Vénus, l’imaginaire s’autorise une liberté nouvelle déchaînant ainsi la fascination que la femme exerce sur l’homme.
Mais la lingerie serait-elle simplement et uniquement un artifice porté pour le seul plaisir de l’Autre ou au contraire servirait-elle à créer une intimité toute particulière pour celle qui la porte?
Depuis l’Antiquité, jusqu’à la fin du 19ième siècle et l’avènement du soutien-gorge, la femme a été contrainte de dissimuler ses courbes voluptueuses sous des tonnes de jupons, camouflant ses avantages féminins en bandant sa poitrine ou en les étouffant dans des corsets et l’obligeant ainsi à vivre prisonnière de ses sous-vêtements qui relevaient davantage du supplice que de l’affriolante lingerie.
Si l’après-guerre permit à toutes les femmes de porter près du corps des tissus fins tels que le satin et la soie, les couturiers Dior et Chanel délivrèrent la femme de son carcan à baleines, alors que les frères Warner émancipaient définitivement cette dernière en inventant la gaine amincissante dont le tissu élastique épousait la forme du corps sans le contraindre. Dès lors et jusqu’en 1960, tous s’affairèrent à concevoir et créer la lingerie féminine telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Fière d’être femme et plus exhibitionniste que jamais, l’Aphrodite du 21e siècle se définit et s’identifie désormais dans le port d’une lingerie mettant en valeur ses courbes et sa féminité lui assurant une prestance d’amazone conquérante.
Cependant, si toute lingerie possède cette capacité extraordinaire à envoûter celui à qui elle est destinée en l’autorisant à se livrer à des fantasmes libidineux, elle confère avant tout un pouvoir sexuel certain à celle qui l’investit .